Interdiction de manifestation nationale pour une inculpée de Strasbourg

https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-meyer/blog/150616/loi-travail-et-interdiction-individuelle-de-manifester

Encore 500 manifestants à Strasbourg en soutien à la manifestation nationale à Paris ce 14 juin. Le gouvernement et les médias dominants voudraient en faire un “baroud d’honneur“, ce qui est favorisé par l’annonce d’une rencontre vendredi entre Martinez et El Khomri. A nous de démentir que le mouvement s’achève. Après tout la loi travail n’est toujours pas retirée !

Les manifestants de Strasbourg qui sont partis pour Paris ce matin avec les cars affrétés par Sud-solidaires ont eu la désagréable surprise d’un comité d’accueil policier place de l’Étoile (une dizaine de policiers) devant les cars. Les passagers ont subi fouille et contrôle d’identité ! L’un d’eux s’est même fait embarqué au commissariat pendant 1h30 pour avoir refusé une palpation !

Durant ce weekend, plusieurs personnes participant au mouvement social contre la loi Travail se sont vu notifier des interdictions d’être présent à la manifestation du 14 juin et dans le quartier de République, basées sur l’article 5-3° de la loi sur l’état d’urgence.

A Strasbourg aussi, une manifestante a reçu dimanche une interdiction de séjour à Paris. Cet arrêté est choquant. Il vient appuyer l’acharnement policier et Administratif dont cette militante est victime depuis son arrestation injustifiée et brutale le 09 avril à Strasbourg. Les conditions de cette arrestation avaient déjà, à juste titre, indigné et choqué les manifestants et passants témoins de cette scène. Elles ont été dénoncées par plusieurs groupes politiques et syndicaux.
Les chefs d’accusation retenus contre cette manifestante pour justifier l’arrestation musclée n’avaient dès le début rien en commun avec les faits s’étant déroulés place kleber.
De plus, dès les premières heures de garde à vue, jusqu’à moins d’une semaine avant la première audience, les chefs d’accusations ont été modifiés et amplifiés, ce qui a eu pour conséquence le renvoi du procès au 15 septembre.

Fonder une interdiction de manifester sur des accusations sans que le procès ait eu lieu, c’est ignorer la présomption d’innocence.

L’arrêté d’interdiction de manifestation mentionne explicitement que la militante “a été remarquée, à de nombreuses reprises, lors de manifestations contre, notamment, les violences policières et le projet de réforme du code du travail ». Est-il interdit de se mobiliser et d’exprimer son indignation face à la loi travail et à la brutalité de la répression ?

Rappelons que le 16 mai dernier, le référé-liberté avait mené à l’annulation de 9 interdictions de manifester sur 10, et que le juge administratif avait relevé à cette occasion que les interdictions constituent une « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir et à celle de manifester ».

L’arrêté a été notifié à la camarade le dimanche, soit deux jours avant la manifestation du 14, laissant ainsi un délai évidemment trop court pour tenter une quelconque tentative de recours, lui permettant de participer à la manifestation parisienne!

Ces interdictions de manifester sont la conséquence directe de l’instauration de l’etat d’urgence, qui sous couvert d’assurer la sécurité contre la menace terroriste, restreint le droit de manifestation, et permet de réprimer le mouvement social.

ÉTAT D’URGENCE – ÉTAT POLICIER – ON NE NOUS EMPÊCHERA PAS DE MANIFESTER!

Loi Travail : appel à rassemblement lundi 20 juin à 8h30 devant le TGI de Strasbourg

20JUIN Depuis le dernier mouvement social (celui sur les retraites en 2010), le durcissement des conditions de vie (peur croissante de perdre son boulot, contrôles au RSA ou à l’indemnité chômage entre autres) et l’imposition de l’état d’urgence ont entrainé leurs lots de misère, de colère, parfois aussi une forme d’acceptation…

Mais voilà, une énième loi permettant aux patron-ne-s d’accentuer l’exploitation salariale et tout s’écroule. Trop c’est trop.

Les étudiant-e-s et lycéen-ne-s sortent la tête de leurs bouquins, les travailleur-euse-s se mettent en grève, les chômeur-euse-s se rendent visibles et tous et toutes battent à nouveau le pavé. Pourtant, il se joue plus que ça, plus que la convergence des luttes. Un élan où les étiquettes tombent, où il n’est plus question des « étudiant-e-s » , « lycéen-ne-s » , « chômeur-euse-s » ou « salarié-e-s » mais d’une force collective composée d’individu-e-s qui laissent de côté leur appartenance sociale pour faire front contre les logiques du capitalisme et de l’État, les flics ou des services d’ordre complices. Qui, quand ils/elles ne participent pas aux actions, saluent ou applaudissent. Qui enfin partagent un moment libérateur.

Alors l’État, par l’intermédiaire de ses hauts dignitaires, des médias à sa botte et des expert-e-s de tous poils, hurle au loup (à l’ « ultra-anarcho-autonome-gauchiste », au « casseur », au « terroriste »), exigeant des représentant-e-s syndicalistes ou citoyennistes qu’ils/elles séparent les bon-ne-s manifestant-e-s des mauvais-e-s.

À Strasbourg, où les manifestations ont été agrémentées de bousculades, blocages, peintures, tags et autres, on ne peut pas dire que la « violence » soit du côté des manifestant-e-s. Ville où les flics, encadrant toute manif de façon très serrée, ne sont jamais menacé-e-s et évoluent à leur guise dans les cortèges en fanfaronnant, malmenant les manifestant-e-s, tabassant parfois jusqu’au sang.

C’est dans ce contexte que plusieurs personnes ont été arrêtées (pour l’instant 14), maintenues en garde-à-vue, parfois jusqu’à 24h, subissant coups de pression et manipulations, finalement sommées de comparaître devant un tribunal.

Julian, par exemple, a été jeté en taule pour 15 mois, pour avoir exprimé de diverses manières son refus de l’autorité (flics et contrôleurs). Ils veulent en faire un exemple pour nous faire peur. Ne le laissons pas seul. Écrivons-lui.

Trois personnes seront également jugées le 20 juin. Venez les soutenir, avec votre créativité, votre rage ou votre joie de vivre mais en laissant chez vous drapeaux et étiquettes, pour lutter contre les séparations.

Ni coupables, ni innocents !

Tous capables de foutre leur monde en l’air !

Des inculpé-e-s du mouvement contre la loi travail

Contre la loi travail : le 14 juin, tout Strasbourg à Paris !

Titre: Contre la loi travail : le 14 juin, tout Strasbourg à Paris !
Lieu: Paris, Place d’Italie
Lien vers: Cliquer ici
Description: Le mardi 14 juin 2016 est appelée à Paris une manifestation intersyndicale nationale. Le mot d’ordre du « tou.te.s à Paris le 14 juin » circule partout et laisse attendre une manifestation de très grande ampleur.

A Strasbourg comme ailleurs, mobilisons-nous massivement pour une manifestation qui pourrait bien déterminer la suite de ce mouvement social.

A noter que pour l’occasion, Solidaires Alsace a mis en place un bus, gratuit pour les étudiant.e.s et précaires. Celui-ci est complet mais une liste d’attente est mise en place : un deuxième bus pourrait être débloqué si suffisamment de personnes se manifestent. MP pour s’inscrire.

Infos pratiques et communiqué de l’intersyndicale : http://paris.demosphere.eu/rv/47823
Heure début: 13:00
Date: 2016-06-14

Lettre de Roulex pour les Etudiant.e.s et Nuit Debout

Nous recevons régulièrement des lettres de Roulex – vous pouvez toujours lui écrire, en n’oubliant pas que vos lettres seront lues par l’administration (situez-vous aussi un minimum afin qu’il comprenne d’où vient son courrier et qui lui écrit) – et nous reproduisons une partie de la lettre datée du 24 mai qu’il a envoyé puisqu’elle est adressée aux étudiant.e.s et à Nuit Debout.

IMG_20160603_205555Pour nuit debout et les étudiant.es. Salut les amis. J’espère qu’il n’y a pas trop de casse de votre côté, que vous tenez le coup, oubliez nos con [?] et toujours en état d’urgence, ce qui veut dire qu’ils peuvent vous raser si ça continue comme ça. Moi ça va très bien à part que je me fais grave chier. Y’a rien à faire à part faire des pompes, fumer des clopes (dehors je fume pas beaucoup, ici comme un pompier). J’aimerais être à côté de vous en manif pour vous aider mais bon je suis en prison pendant un an car j’avais plein de peine qui me pendaient au nez, c’est les risques du métier.

Continuez à manifester votre colère, vos opinions, ils n’ont pas le droit de vous interdire de manifester, n’oubliez pas les 3 grands adages de la france : liberté, égalité, fraternité. Donc vous êtes libres de faire valoir vos droits, moi j’ai l’impression de ne plus avoir de droits vu comment on nous traite comme du bétail.

Mon point de vue c’est que vous devez arrêter de suivre la CGT, la FO, etc. car ils se servent de vous pour faire valoir leur pouvoir, arborez votre drapeau et non celui d’un autre.

Pour les soi-disant anarchistes, on dit ni dieu ni maître ni état mais pas qu’on rejette le ou les dieux ni l’état. L’anarchiste est libre de choisir quels dieux le représente, quel état le représente et choisi qui sera son maître du moment.

Exemple :

  • Ni dieu : on est libre de choisir sa religion qu’elle soit monothéiste ou païenne.IMG_20160603_205614
  • Ni maître : si je veux travailler le cuir j’irais voir une personne qui en fait son métier pour qu’il m’apprenne à le faire, ce qui voudra dire qu’il deviendra mon maître sur le moment.
  • Ni état : nous sommes libres de choisir l’état qui nous représente. Si il nous plaît pas nous nous devons de soutenir les manifestations qui ont lieu.

Je l’ai dit, c’est mon point de vue.

On dit aussi vivre libre ou mourir car d’après moi notre liberté est celle de penser, et si on la perd c’est comme mourir.

Oï, oï, oï.