Vérité et justice pour Hocine Bouras : rencontre publique le 4 septembre à Colmar

Titre: VÉRITÉ ET JUSTICE POUR HOCINE BOURAS : RENCONTRE PUBLIQUE LE 4 SEPTEMBRE À COLMAR
Lieu: Colmar, Stade Espace Nelson Mandela
Lien vers: Cliquer ici
Description: Vérité et Justice pour Hocine Bouras Contre les crimes policiers et les racismes d’Etat

Avec la participation des familles de Adama Traoré, de Lamine Dieng, de Amine Bentounsi, de Morad Touat, de Lahoucine Aitomghar…
restauration et concerts : Kaddaz, Kidam and the people, la Triad production

organisé par le collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras.

———

VÉRITÉ ET JUSTICE POUR HOCINE BOURAS :
RENCONTRE PUBLIQUE
LE 4 SEPTEMBRE À COLMAR

Le 26 août 2014, Hocine Bouras, qui avait alors 23 ans, a été tué d’une balle dans la joue sur l’autoroute A35 par un gendarme, en situation de transfert vers le tribunal de Colmar. Les gendarmes ont prétendu qu’Hocine avait essayé de s’emparer de l’arme de l’un d’entre eux alors qu’aucune empreinte digital d’Hocine n’a été retrouvée sur l’arme et qu’il était menotté… La famille de Hocine n’a appris la mort de ce dernier que plus tard par le journal local. Elle n’a eu de cesse depuis de demander que Vérité et Justice soient faites sur ce meurtre en se portant partie civile au procès. Un premier non-lieu sera requis par le parquet à la fin novembre, en pleine promulgation de l’état d’urgence, et sera confirmé en janvier.
Cette annonce de non-lieu est insupportable,
car elle vient confirmer l’existence d’un permis de tuer dans l’institution policière, soutenu par l’institution judiciaire.
Les crimes commis par les forces de l’ordre
(gendarmerie, police, etc…) visent principalement, les jeunes non-blancs issus des quartiers populaires. Ils témoignent d’un racisme d’Etat dont la police est le bras armé. En clair, il y a en France des morts – et donc aussi des vies – qui ne comptent pas ! En effet, le non-lieu est le lot de la plupart des affaires, aussi différentes soient-elles, concernant les tué.e.s par la police (qui se dénombrent officiellement à plus d’une dizaine par an) : Lamine Dieng, Amadou Koumé, Amine Bentounsi, Wissam El Yamni, Mourad Touat, Ali Ziri, Abdoulaye Camara, Lahoucine AIT Omghar, Nabil Matboul, Youcef Mahdi, Bertrand Nzabonayo,…

La famille de Hocine, soutenue par des militant.e.s locaux et d’autres collectifs luttant contre les crimes policiers et le racisme d’Etat, décide de ne pas baisser les bras en
faisant immédiatement appel de cette décision de justice, et décide ainsi de créer le
28 avril le « Collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras ». Le rendu du jugement
d’appel initialement prévu le 07 juillet a été décallé au 08 septembre suite à deux plaintes déposées par la famille.

Pour que Justice soit faite, et que les faits ne soient pas oubliés, le collectif « Vérité et Justice pour Hocine Bouras», en soutien avec la famille, organise une rencontre le dimanche 04 septembre à Colmar.

Les quartiers populaires ne comptent pas leur lot d’arrêté.e.s, d’enfermé.e.s, de tabassée.e.s, de blessé.e.s graves, de mutilé.e.s, de tué.e.s par l’action et l’armement des forces de l’ordre, il est :
– Urgent de s’organiser face à l’impunité policière,
– Urgent de faire cesser ce cortège de vies brisées,
– Urgent d’affirmer une solidarité matérielle et politique pour lutter contre l’indifférence et la normalisation des crimes policiers. A ce sujet, nous nous permettons de faire appel à votre solidarité pour soutenir la famille quant aux frais judiciaires et pour permettre au collectif de continuer à militer: www.lepotcommun.fr/pot/zsttyl4p
– Urgent de lutter contre le racisme d’Etat, l’isla-mophobie, les politiques sécuritaires, et la justice à deux vitesses !

TANT QU’IL N’Y AURA PAS DE JUSTICE,
IL N’Y AURA PAS DE PAIX !

Fb : Collectif Vérité et Justice pour Hocine Bouras

Mail : collectifHocineBouras@gmail.com
Heure début: 14:00
Date: 2016-09-04
Heure fin: 19:00

Mardi 6 septembre, 8 heures : Rassemblement de soutien et de solidarité avec Burak, poursuivi pour avoir manifesté contre la loi travail !

Nous appellons à un rassemblement le Mardi 6 septembre à 8h

RDV au Tribunal de Strasbourg – 1 quai Finkmatt

14137993_1589941137698813_5244320051989109229_oSamedi 9 avril, des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de Strasbourg contre la « Loi Travail ». En fin de manifestation, les forces de police, après des tentatives de provocation et d’intimidation et usant allègrement de la matraque et du gaz irritant, s’en sont pris sauvagement à plusieurs militant.e.s et ont interpellé quatre d’entre eux-elles. Ils n’ont pas hésité à encercler le camion sono de la CGT où une militante poursuivie s’était réfugiée.

A Strasbourg comme ailleurs, non à la répression des militant.e.s anti-loi travail !
Il s’agit, ni plus ni moins, de poursuivre la répression féroce du mouvement social actuel visant à intimider, violenter et condamner la jeunesse, les salarié.e.s et les chômeurs et chômeuses qui contestent à la fois la politique néolibérale et antisociale du gouvernement Hollande-Valls et la répression brutale de la mobilisation par les forces de police, mise en œuvre et orchestrée par le Ministre Bernard Cazeneuve
Une étape supplémentaire dans la répression et la criminalisation du mouvement social

Plusieurs militant.e.s anti-loi travail ont été lourdement condamné.e.s et d’autres seront poursuivi.e.s. Notre camarade Burak comparaitra mardi 6 septembre devant le Tribunal de Grande Instance de Strasbourg.

Ils veulent nous faire taire nous ne lâcherons rien.

Compte-rendu du procès du 20 juin 2016 à Strasbourg – Du sursis pour mater la révolte et la solidarité

20 JUIN TGI-1-1 finalLundi 20 juin. Nous sommes convoqué.e.s au TGI de Strasbourg. Ces procédures font suite à une opération d’interpellation, le 9 avril en fin de manif’ contre la Loi Travail, qui est partie en mêlée entre la BAC et des manifestant.e.s et a finalement débouché sur une énorme intervention de la flicaille et de militaires pour mater la colère des personnes solidaires. Quatre ont été inculpées depuis. Deux d’entre nous comparaissent à la même audience : P., accusée de dégradations (des tags (loi, travail, retrait des deux / Mort à l’Etat / (A)), à l’origine de la première tentative d’interpellation); O., pour violence sur une flique en civil (jetée à terre) ; avec pour chacun.e rébellion lors de leur arrestation et refus de signalétique (empreintes, photos, ADN). N’en déplaise à certain.e.s militant.e.s à toute la phraséologie victimaire qu’on peut trouver dans leurs discours, l’intervention de la BAC n’était pas une « provocation » ou du « harcèlement » envers des « militants ».
C’est la réponse logique de l’Etat à tout ce qui déborde du cadre contestataire toléré.

Secondé par deux autres juges, le maître d’audience souffle ses questions d’une façon telle qu’on sent  son avis déjà forgé à la lecture de nos dossiers. D’un ton paternaliste, il feint de vouloir comprendre pourquoi, si nous n’avions rien à nous reprocher, nous n’avons rien déclaré au commissariat. Lui qui précise quelques secondes plus tôt qu’on a le droit de garder le silence au tribunal … Du parfait double langage !

Tablant sur certaines contradictions voire mensonges des flics dans leurs procès-verbaux, nous cherchons à nier leur description des faits : ils précisent « des tags à la bombe de peinture » mais ont trouvé un feutre dans le sac de P. ; les flics en civil veulent faire croire qu’ils affichaient tou.te.s leur brassard et étaient clairement identifiables quand ils nous ont attaqué.e.s. Nous décidons de produire entre autres quelques images pour contredire en partie leur version. Peine perdue.
Le procureur réclame quatre mois avec sursis pour les deux et respectivement 1100 et 1300 euros de dédommagements pour les préjudices des flics. Les pauvres ! Ils doivent sans doute faire face à des frais de psy exorbitants à cause de la pénibilité de leur (sale) travail.
Le verdict claque : pour P., trois mois de prison avec sursis pour tags, rébellion et refus de signalétiques. (Les flics ont depuis fait appel, n’ayant pas obtenu d’indemnisation en première instance.) Cinq mois avec sursis et 600 euros pour violence et refus de signalétiques pour O., mais relaxe par rapport à la rébellion.

Que nous soyons tou.te.s deux partie prenante des faits reprochés ou non, on peut voir ici qu’il ne faut pas trop s’illusionner une fois coincé.e dans les rouages de la machine judiciaire. On a beau se forcer à penser comme un juge, croire qu’on peut déjouer la logique répressive de l’Etat en tablant sur de quelconques incohérences est un leurre. Ce sont certes des pratiques « illégales », mais surtout des invividu.e.s qui sont jugé.e.s, et les pauvres, les marginaux, tous ceux qui n’ont pas les outils pour se défendre (c’est-à-dire prouver son utilité sociale et sa soumission) sont d’autant plus brisés par la justice. Le pouvoir joue avec notre peur de la sanction carcérale pour dissuader chacun.e.s d’entre nous de prendre part à ces sursauts de révolte. Il essaie de briser quelqu’un.e.s pour mieux pousser tout le monde à rentrer dans le rang.

Même si la prison fait partie des risques pour quiconque s’attaque à l’Etat et à ses multiples facettes, notre soif de liberté devrait noyer cette angoisse de la punition et nous encourager à provoquer les occasions de saper, chacun.e à notre manière, les bases de ce monde qui nous retient prisonnie.re.s. Et essayons de ne pas céder à l’isolement que les apôtres de la répression aimeraient instaurer comme norme. Nous ne sommes pas de ceux qui réclament que la justice soit plus égalitaire, ou qu’elle fasse mieux son travail en condamnant la police. Nous voulons la destruction de l’Etat, de la justice et de ses lois.

Face à la police et à la justice, la solidarité est une arme !

Texte reçu par mail (version pdf).

Strasbourg : soutien à Burak Sayim et à tou-te-s les militant-e-s inculpé-e-s

http://www.revolutionpermanente.fr/Strasbourg-soutien-a-Burak-Sayim-et-a-tou-te-s-les-militant-e-s-inculpe-e-s

Alors que le mouvement contre la loi Travail s’essouffle et que les directions syndicales ont décidé de régler leurs pendules sur la rentrée, actant une trêve sociale estivale, du côté des autorités, l’heure du retour de bâton a sonné. A Saint-Etienne, comme à Strasbourg et dans le reste de la France, les condamnations tombent à l’encontre des militants engagés contre la loi Travail et le gouvernement lors de ces derniers mois. Nous publions ici cette pétition signée par des dizaines d’intellectuels qui s’opposent à ce climat de répression qui s’abat à l’encontre des militants, et notamment du cas de Burak Sayim, jeune étudiant turc, militant au NPA, et actuellement poursuivi en justice après la manifestation contre la loi travail du 9 avril dernier.

Publié le 11 JUIL. 2016, sur le blog de TH. VOLTZENLOGEL

Samedi 9 avril, des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de Strasbourg contre la « Loi Travail ». En fin de manifestation, les forces de police, après des tentatives de provocation et d’intimidation et usant allègrement de la matraque et du gaz irritant, s’en sont pris sauvagement à plusieurs militant.e.s et ont interpellé quatre d’entre eux-elles. Ils n’ont pas hésité à encercler le camion sono de la CGT où une militante poursuivie s’était réfugiée. Tout cela sans compter l’intervention d’une patrouille militaire de l’opération Sentinelle quelques minutes plus tard, venant prêter main forte aux policiers tout en proférant des menaces à l’encontre des manifestant.e.s. On trouve des vidéos et des témoignages sur les sites de La Feuille de Chou et de Rue89.

Mais la liste des personnes poursuivies après ces événements s’allonge jour après jour. Plusieurs camarades ont été convoqués ces derniers jours au Commissariat de Police. Parmi eux, un jeune étudiant turc et par ailleurs militant du Nouveau Parti Anticapitaliste de Strasbourg, Burak Sayim, est actuellement poursuivi pour « résistance violente à une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Il s’agit, ni plus ni moins, de poursuivre la répression féroce du mouvement social actuel visant à intimider, violenter et condamner la jeunesse, les salarié.e.s et les chômeu.ses.rs qui contestent à la fois la politique néolibérale et antisociale du gouvernement Hollande-Valls et la répression brutale de la mobilisation par les forces de police, mise en œuvre et orchestrée par le Ministre Bernard Cazeneuve.

Car ce qui se passe actuellement à Strasbourg s’inscrit dans une politique répressive nationale.

Nous tenons à exprimer notre solidarité aux militant.e.s politiques et syndicaux qui sont aujourd’hui, à Strasbourg et ailleurs, poursuivis et exigeons que soit mis fin à cette stratégie gouvernementale qui encourage et cautionne les brutalités policières et que cessent les poursuites judiciaires.

Signataires :
Jean-Claude Amara, porte parole de Droits devant !!
Gwenaëlle Aubry, écrivain et philosophe.
Ludivine Bantigny, historienne
Emmanuel Barot, philosophe
Edouard Bauer, musicien
Esther Bauer, syndicaliste de l’éducation
Alain Bihr, sociologue
Sophie Béroud, politiste
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA
Antonia Birnbaum, philosophe
Irène Bonnaud, metteure en scène
Nicolas Bouchaud, comédien et metteur en scène
Nicole Brenez, Professeur d’études cinématographiques
Manuel Cervera-Marzal, sociologue
Yves Citton, enseignant de littérature
Philippe Corcuff, maître de conférence de science politique à l’IEP de Lyon
Enzo Cormann, écrivain
Miguel Urban Crespo, député au Parlement Européen
Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue
Christine Delphy, féministe
Frédérique Derache, retraitée
Annie Ernaux écrivaine
Ahmed Faouzi, militant syndical
Eric Fassin, sociologue
Georges Yoram Federmann, psychiatre gymnopédiste
Geneviève Fraisse, philosophe
Bernard Friot, sociologue
Alain Harster, retraité
Jean-Louis Hess, photographe
Isabelle Garo, enseignante de philosophie
Dominique Grange, chanteuse engagée
Franck Gaudichaud, politiste
Sylvain George, Cinéaste
Nacira Guénif sociologue
Rada Ivekovic, philosophe
Chantal Jaquet, philosophe
Razmig Keucheyan, sociologue
Stathis Kouvélakis, enseignant à l’université de Londres
François Laflahi, comédien intervenant (Acte Théâtre Forum)
Monique Lellouche, militante antiraciste
Frédéric Lordon, philosophe
Pascal Maillard, universitaire et syndicaliste (Université de Strasbourg)
Philippe Marlière, Politiste
Jean-Claude Meyer, membre du Bureau National de l’UJFP
Sylvie Monchatre, sociologue
François Munier, webmaster
Olivier Neveux, professeur d’études théâtrales
Ugo Palheta, sociologue
Alex Papadopoulos, membre d’Attac (Strasbourg)
Willy Pelletier, sociologue
Serge Pey, écrivain
Roland Pfefferkorn, professeur de sociologie
Nicolas Poulin, ingénieur de recherche et syndicaliste (Université de Strasbourg)
Nathalie Quintane, écrivain
Virginie Rivière, secrétaire générale CGT CROUS Strasbourg
Théo Roumier, appel de syndicalistes « On bloque tout ! »
Omar Slaouti militant associatif
Lionel Soukaz, cinéaste
Marie-Hélène Taillé, professeure documentaliste
Tardi, dessinateur
Jacques Testart, biologiste
Hülliya Turan, secrétaire départementale PCF Bas-Rhin
Rémi Verdet, enseignant
Roger Winterhalter, représentant de la Maison de la Citoyenneté Mondiale (Mulhouse)

Alternative Libertaire
Attac Strasbourg
Attac Vosges du Nord
CGT FAPT
CNT STP 67 + TASA
Collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » Bas-Rhin
Ensemble Strasbourg
Fédération du Bas-Rhin du PCF
FSU
MJCF 67
NPA Bas-Rhin
NPA Jeunes Bas-Rhin
UD CGT Bas-Rhin
Solidaires Alsace

Impunité pour les policiers du 17 mars : le sang sur les marches de la Fac de Droit de Strasbourg reste sans vérité ni justice !

Le 17 mars 2016, alors que les étudiants et lycéens en lutte contre la loi Travail voulaient tenir une Assemblée Générale unitaire à la Fac de Droit de Strasbourg, la répression avait été des plus sévères. La BAC et les policiers de la DDSP 67 étaient intervenus violamment pour empêcher l’entrée des manifestants dans les locaux, les poussant en bas des marches de la Fac et en utilisant sans merci gaz lacrymo et matraques. Cette répression avait provoqué plusieurs blessés, dont quatre camarades de la Jeunesse Communiste du Bas-Rhin qui avaient dû être hospitalisés.

Les jours suivants, deux d’entre eux avaient été convoqués par le Commissariat central de Strasbourg et auditionnés pour « Violences envers l’autorité publique, Acquisition, port, détention et transport d’armes, Violences sans ou avec ITT inférieure ou égale à 8 jours ». En effet, deux policiers ayant été « blessés » à la main pendant les affrontements, une plainte avait été déposée contre X. Lors de l’audience, notre camarade avait à son tour déposé plainte contre X pour les violences subies.

Le 20 juin 2016, le Parquet du procureur de la République a émis un Avis de classement pour la plainte de notre camarade :

Impunité pour les policiers du 17 mars : le sang sur les marches de la Fac de Droit de Strasbourg reste sans vérité ni justice !

Le mépris de cet Avis de classement est évident. Les vidéos, les photos et les témoignages des affrontements qui auraient pu mener à bien l’enquête ont pourtant été nombreux. D’ailleurs, tout au long de ces quatre mois de luttes contre la loi Travail, nous avons pu constater les talents de cinéastes des policiers, lorsqu’il s’agit bien sûr de filmer les manifestants (pour constituer les dossiers avec lesquels ils pratiquent des interpellations ciblées dans les cortèges ou après la fin des manifestations). Mais pendant les heurts du 17 mars, aucun policier filmait la déroulée des événements. Quand il s’agit de filmer les brutalités policières, la caméra n’est donc pas là. Nous estimons que cela n’est pas dû au hasard. L’excuse que l’arrivée de la police et leur intervention se soient faites dans la foulée n’est pas suffisante. Derrière ce non-respect de la procédure habituelle de la police, il y a probablement des choix bien précis, les autorités policières sachant en avance que leur arrivée sur les marches de la Fac avait une finalité violente. Le fait que les enregistrements soient utilisés exclusivement pour incriminer les manifestants et non pas pour établir les responsabilités des policiers, nous fait conclure que leur utilisation est politique. Tout comme politique est le choix d’avoir classé la plainte et de considérer l’enquête comme conclue alors qu’aucune audition de témoin a été réalisée (même pas des témoins qui avaient pourtant filmé et publié des vidéos des affrontements et qui auraient pu avoir d’autres éléments à rajouter). La volonté d’enterrer les responsabilités de la boucherie du 17 mars est donc à présent manifeste.

Nous n’oublions pas non plus le mépris des institutions universitaires, du président de l’Université de Strasbourg Alain Beretz et de son Conseil d’administration, qui ont autorisé l’intervention policière du 17 mars et qui ont essayé par la suite d’effacer leurs responsabilités tout sans vouloir dénoncer les violences commises. Nous n’oublions pas non plus le mépris des quelques associations étudiantes que, après avoir soutenu la loi Travail, ont salué l’intervention policière et la fermeture administrative du Palais U et du Patio lors de la même journée (ce qui, nous le rappelons, avait obligé les manifestants à replier sur la Fac de Droit), tout en accusant les manifestants de volontés d’occupation et de dégradations des locaux.

L’Avis de classement du 20 juin se rajoute à la longue liste des pratiques judiciaires répressives et méprisantes à l’encontre des militants strasbourgeois : interpellations arbitraires et placements en garde à vue, peines d’amendes et d’emprisonnement ferme ou avec sursis, interdictions de manifester… Pourtant, nous ne nous faisons pas d’illusions sur la justice de la bourgeoisie, une justice de classe qui sert les intérêts des dominants, de ceux qui veulent imposer la loi Travail et la casse sociale. Une justice qui déchaîne toute sa violence lorsque sa classe, la classe dominante, est menacée par une intensification des luttes sociales, telle que pendant le Printemps 2016.

La justice de classe sert à son tour à enterrer les responsabilités de la police de classe, notamment dans les brutalités contre les manifestants. Depuis le début des mobilisations contre la loi Travail, les forces répressives d’État ont utilisé tous les moyens pour empêcher l’amplification du mouvement. La police répond aux ordres d’un Ministère de l’Intérieur qui, en accord avec l’ensemble du gouvernement, frappe sa population pour la faire taire et réduire au silence sa colère. Le pouvoir politique est enfermé dans son rôle de défenseur des intérêts d’une classe capitaliste qui met son profit avant toute dignité humaine. Il utilise donc les forces de police pour faire passer ses lois de mépris social et la justice pour donner un semblant de légitimité à l’action de la police. Dans un tel scénario, nous n’attendons aucune justice véritable des institutions bourgeoises.

Le MJCF Bas-Rhin et l’UEC Strasbourg dénoncent le classement de l’enquête sur les violences du 17 mars : le sang sur le parvis de la Fac de Droit ne pourra jamais être classé. Nous continuerons à nous battre pour que vérité et justice soient établies pour la boucherie du 17 mars ainsi que pour tous les autres épisodes de répression. Nous nous déclarons solidaires une fois de plus avec nos camarades blessés et hospitalisés le 17 mars, qui en portent les séquelles encore aujourd’hui, ainsi qu’avec l’ensemble des interpellés de Strasbourg. À l’heure où les forces répressives montent en puissance, libérées de toute contrainte par le climat autoritaire instauré par le gouvernement à coup d’état d’urgence et 49.3, notre solidarité doit être des plus fortes. Face à la justice de classe, la riposte populaire est légitime et nécessaire ! Nous ne baisserons jamais les bras, une rentrée brûlante vous attends !

Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin et Union des Etudiants Communistes de Strasbourg

Impunité pour les policiers du 17 mars : le sang sur les marches de la Fac de Droit de Strasbourg reste sans vérité ni justice !